Saut à pieds joints depuis mon siège. Appui sur l’acoudoir et la barre en métal anonyme. Geste souple pour délier mes muscles, à peine ankilosés durant le court trajet. Le froid tambourine mes joues lorsque la porte s’ouvre.

Je fonds dans la foule réduite qui se répand, clairsemée, sur le trottoir. Martèlement du sol humide, bitume et eau en interstices.

(Une jeune fille de mon âge sort du bus, devant moi. J’accélère et la dépasse pour ne pas donner l’impression de la suivre. Mon lieu de travail a l’environnement suffisament désert pour se permettre ces légers sprints de convenance. Je suppose le ridicule mais préfère m’effacer par l’avant que trainer en arrière plan.)