Plage.

Seul.

Les vagues me tiennent compagnie. Rugissement et violence contenue d’une tempête arrivée à terre trop tard.

Je marche pieds nus dans le sable humide. Coquillages et galets échoués par la marée forte des jours passés s’entrechoquent en crissements doux. Le vent froid joue avec mon blouson ouvert. Je le sens mordre mes joues, mon cou et mes chevilles ; pantalon en toile bordeaux retroussé, il est libre de ronger ma peau avide.

Il n’y a personne au Nord. Personne au Sud. La cahute des maîtres nageurs est vide. Le chemin en bois pâle recouvert de grains éventés.

Arrêt.

Bras en croix face au large. L’existence est absolue. Mon euphorie et moi rions dans les embruns salés de mai.