La vaisselle s’entasse dans l’évier. Autonomie de la pile, oublieuse de l’espace et des lois de la physique.
Mon reflet me rend un regard trouble, depuis la porte lisse du meuble. Lui aussi défie la gravité. L’armoire accrochée au mur, pas les miroirs de l’âme. Eux restent immobiles, bien ancrés dans leurs orbites.
Il est encore une fois trop tard pour dormir. Ma voix mentale racle les paroies de la pièce. La mémoire lacérée par la fatigue rend confuse la réalité nocturne, finement maintenue par la persistance de l’éclairage.
Mauvais interrupteur. Je vascille, la lumière change d’ampoule.
La nuit, tous les chats sont derrière les rideaux, épais, de pluie et de tissus dont les motifs sont si familiers qu’on les oublie. Le temps passe toujours à mes côtés.