La voix s’élève, apaisée et ample ; elle emplit la pièce. Dans ses recoins matinaux, ses interstices ensommeillés.
Elle résonne en volutes, magistrale introduction au soleil printanier. Avant le jour, avant le zénith, avant la nuit déjà.
La voix est barbue. Mais douce car bien entretenue. Elle gonfle, se gorge d’un sourire, puis ricoche sur le papier - pain du petit déjeuner.
La voix danse avec le silence, sussure ses murmures puis éclate en clameur. On ne sait pas ce que serait l’un sans l’autre, le silence et la voix, encore là, toujours là.