Les brumes juvéniles où les jours s’égrainaient, étirés à l’infini, brouillon de concept et amusement de rien, se font lointaines. Propre du temps enfantin qui prend la forme de vie, en battements asynchrones, cherchant dans le soufle des jeux un repère éphémère.
Cette année, je ne me perds pas. Le bodyboard requiert une attention particulière au temps qui passe. Il laisse défiler les intempéries, les houles et le vent. Je reste donc les pieds ensablés, plantés dans le flot estival.
Face à l’élément qui, lui, semble au-delà de tout, je sens ridicules mes piétinements. Prévisions de jours meilleurs, ou déchainés, dans la fureur d’une existence humaine. La fréquence des déferlantes, en secondes, est un rire. Gorge déployée, l’Océan fracasse son éternel sur le rivage.